Overblog
Edit post Follow this blog Administration + Create my blog

Des étals et du métal

Des étals et du métal


Ou la désertion en masse...

Par Moufdi Zouheir

Il est bien évident que pour tout Jijli qui se respecte, la ville de Jijel aura depuis longtemps perdu de son aura et de sa prestance. Les dégradations successives apportées à son tissu urbain et à son environnement ont achevées de lui enlever sa couronne de ville côtière où, jadis, il y faisait bon vivre. Aujourd'hui, ce n'est partout que spectacles décevants et tout aussi désolants, faisant naître de l'angoisse, de la solitude et, peut-être aussi, cet affreux sentiment de détresse que semble ressentir chacun, au vu de ces mines grises et tristes qu'affiche bon nombre de citoyens. Il est ainsi des réminiscences et des nostalgies souvent ressassées entre gens de la ville : «éehh, ya hessra, kifach kanet Jijel wa kich wallet». (Hélas, quand on sait ce qu'était la ville jadis, au vu de son devenir aujourd'hui)

Ce qui frappe le plus le regard et l'esprit, et qui demeure un défi au bon sens et à logique, sont ces étals encombrant absolument tous les trottoirs de la ville et davantage ceux des quartiers périphériques de la ville, là où règne ce qui s'apparente à du chaos vécu au quotidien des jours. Chacun a alors l'impression d'évoluer au milieu d'un immense souk à ciel ouvert. Du coup, c'est le concept même de la ville, avec tout ce qu'il induit du sens de la modernité et de la civilisation qui aura disparu, comme effacé d'un gros trait ou occulté par un sombre voile ; celui de l'ignorance et de toutes les incapacité

Là où l'ont met le pied ce n'est partout que des tables métalliques chargées de caisses de légumes et de fruits. Le plus affolant est que même ceux ayant un magasin ont empruntés le pas à tous ces indus occupants des espaces publics, vivant chacun sur le dos de la société car ne payant absolument aucune taxe ni aucun droit, squattant les trottoirs avec ce qui semble un esprit inné pour la possession et l'accaparement. C'est ainsi tous ces étalages d'articles de ménage en plastique, de quincaillerie et de vêtements accrochés aux « tindét » (Auvents), qui encombrent les trottoirs de la ville au point qu'ils paraissent rétrécis comme une peau de chagrin.

A la suite de tout ce charivari et de tout ce ramdam apportés à la ville, chacun se pose in petto la question de savoir où sont passées les autorités censées veiller à l'ordre de la ville et au respect des lois de la république. Que s'est-il donc passé qui aura eu pour résultat cette lamentable situation de fait, péniblement vécue par tout citoyen de Jijel cultivant un tant soit peu de raison et de bon sens.

Et de conclure que les services de l'administration font sans cesse dans la fuite en avant, délaissant tout de l'ordre établi au profit de tant de ces citoyens indélicats et profiteurs, opportunistes de tous bords, profitant sans répit ni état d'âme du laxisme marquant des services de régulation de l'Etat. S'attelant ainsi à faire leur beurre et, autant que faire se peut, encaisser aussi l'argent du beurre, au grand dam et au nez et à la barbe de tous les honnêtes gens respectueux de la ville.

Ce problème d'absence chronique des services de l'Etat n'aura eu pour résultat, entre autre, qu'une affolante anarchie transformant la ville en un vaste cirque au spectacle permanent donné dans un immense espace en pleine dégradation où la déliquescence n'est pas la moindre des tares.

Tag(s) : #Chronique-Actualité
Share this post
Repost0
To be informed of the latest articles, subscribe: